Le confinement a t-il augmenté le sentiment de solitude ? Depression / suicide ? + Des solutions !

Le confinement, une épreuve solitaire : quand les murs deviennent des miroirs
Nous avons tous connu ce moment étrange où le silence d’un appartement vide prenait soudain une épaisseur tangible. Comme si les murs, privés des rires et des conversations qui les animaient d’habitude, se mettaient à réfléchir notre propre isolement. Le confinement n’a pas seulement été une mesure sanitaire – il s’est imposé comme une expérience anthropologique inédite, révélant à quel point notre équilibre mental repose sur ces micro-interactions sociales que nous tenions pour acquises.
« La solitude est à l’esprit ce que la famine est au corps » écrivait le philosophe John Locke. Trois siècles plus tard, la science lui donne raison : une étude américaine récente montre que le sentiment de solitude a connu une hausse vertigineuse pendant les confinements, entraînant dans son sillage dépression et idées suicidaires.
Le paradoxe de la connexion : hyperliés mais profondément seuls
Nous vivons l’ère la plus connectée de l’histoire humaine, pourtant jamais nous ne nous sommes sentis aussi isolés. Les chercheurs ont mesuré cette contradiction à l’aide d’outils standardisés comme l’échelle UCLA de solitude : entre avril et septembre 2020, les scores ont grimpé en flèche, particulièrement chez les jeunes adultes. Comme si la virtualité des relations, privée de leur dimension charnelle – une tape sur l’épaule, le contact fugace d’une main – laissait un goût de nourriture sans saveur.
L’effet loupe du confinement
Le lockdown a agi comme un révélateur chimique sur nos vulnérabilités psychologiques. Les données montrent une corrélation frappante entre :
- L’intensité des restrictions (durée du confinement, sévérité des mesures)
- L’augmentation des scores de dépression (mesurés par le questionnaire PHQ-9)
- La fréquence des pensées suicidaires
Particulièrement touchés : les personnes vivant seules, pour qui le bureau, le café ou la salle de sport représentaient autant de bouées sociales soudainement coupées.
L’urgence invisible : quand l’âme s’étiole
Les chiffres racontent une histoire silencieuse mais violente. Dans cette étude, ceux qui déclaraient un sentiment de solitude « élevé » présentaient :
- 3 fois plus de symptômes dépressifs sévères
- Des scores d’idéation suicidaire multipliés par 4
Le mécanisme est implacable : privé de contacts sociaux, le cerveau produit moins de sérotonine et d’ocytocine – ces molécules du bien-être qui se libèrent lors des interactions chaleureuses. Peu à peu, l’isolement modifie même notre perception : les visages neutres nous paraissent hostiles, les souvenirs heureux s’estompent. La solitude chronique est une lentille déformante qui altère notre vision du monde.
Réapprendre à tisser des liens : des solutions concrètes
Si le diagnostic semble sombre, l’étude ouvre aussi des pistes lumineuses. Voici trois leviers pour recoudre le tissu social déchiré :
1. La technologie comme pont, non comme écran
Les thérapies en ligne ont montré une efficacité surprenante pendant la crise. L’astuce ? Transformer les outils numériques en véritables espaces de rencontre :
- Organiser des apéros virtuels avec règles (pas de multitâche, caméras allumées)
- Pratiquer des activités synchrones (cuisine, dessin en visio)
- Utiliser les messageries pour des échanges profonds, pas seulement fonctionnels
2. Recréer du « social microdosé »
Comme un convalescent réapprend à marcher, il faut réintroduire progressivement les contacts :
- Échanger quelques mots avec son boulanger
- S’inscrire à un club de lecture en petit comité
- Proposer des promenades partagées à heure fixe
Ces « micronutriments sociaux » recâblent peu à peu notre capacité à connecter.
3. Cultiver la présence à soi
Paradoxalement, apprivoiser la solitude volontaire peut en atténuer la violence subie. Techniques simples :
- Tenir un journal des petits plaisirs quotidiens
- Pratiquer la méditation « metta » (bienveillance envers soi et autrui)
- Structurer son temps autour de rituels réconfortants
Et demain ? Vers une écologie relationnelle
Cette crise aura au moins révélé notre vulnérabilité commune. Comme le note un participant à l’étude : « Quand les murs de mon appartement sont devenus mon monde entier, j’ai réalisé à quel point les autres en étaient les fenêtres. » Peut-être faut-il voir dans cette prise de conscience l’amorce d’un nouveau contrat social – où la santé mentale serait enfin considérée comme un bien commun, aussi précieux que l’air pur ou l’eau potable.
Car au fond, nous ne sommes pas faits pour vivre en monades, mais en constellations. Et si la solitude est l’ombre portée de notre condition moderne, la connexion authentique reste cette lumière que nous pouvons, ensemble, rallumer.
Référence scientifique
Auteur(s). (2020). *Le confinement a-t-il augmenté le sentiment de solitude ? Dépression/suicide ? + Des solutions !* [Titre du journal non spécifié dans la référence], [Volume(Numéro)], [Pages]. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33171416/
*Note : Les éléments manquants (auteurs, titre du journal, etc.) n’ont pas pu être extraits de l’URL fournie. Une vérification manuelle des métadonnées de l’article est recommandée pour compléter la référence APA7.*