Le CANNABIDIOL prometteur dans la Schizophrenie ?


Le CANNABIDIOL prometteur dans la Schizophrenie ?

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Le cannabidiol, une lueur dans le brouillard de la schizophrénie ?

Imaginez un phare traversant la brume épaisse d’une nuit sans lune. C’est peut-être ainsi que se présente le cannabidiol (CBD) dans le paysage encore obscur du traitement de la schizophrénie. Alors que les antipsychotiques classiques peinent parfois à soulager certains patients, cette molécule issue du cannabis – mais dépourvue de ses effets psychotropes – suscite un espoir mesuré chez les chercheurs. Une étude récente vient alimenter cette lueur d’espoir avec des résultats qui méritent qu’on s’y attarde.

Une étude rigoureuse aux résultats surprenants

En 2018, une équipe de chercheurs a mené ce qu’on appelle dans le jargon scientifique une étude randomisée contrôlée en double aveugle contre placebo. Derrière cette formule technique se cache un protocole particulièrement fiable :

  • 88 patients schizophrènes sous traitement antipsychotique standard
  • Deux groupes tirés au hasard : l’un recevant 1000 mg/jour de CBD, l’autre un placebo
  • Ni les patients ni les médecins évaluateurs ne savaient qui recevait quoi (double aveugle)
  • Évaluation sur 6 semaines avec des échelles reconnues comme la PANSS

Les résultats ont de quoi intriguer : « Les patients sous CBD ont montré une amélioration significative de leurs symptômes psychotiques, mais aussi de leur fonctionnement global et de leurs capacités cognitives », explique le Dr. X dans la vidéo des Fous de Normandie. Une triple amélioration qui ouvre des perspectives fascinantes.

Comment une simple molécule pourrait-elle agir sur un trouble aussi complexe ?

La schizophrénie est comme une symphonie neuronale désaccordée, où les instruments du cerveau jouent en dissonance. Les traitements actuels ciblent principalement la dopamine, ce « violon solo » devenu trop strident. Le CBD, lui, semble agir comme un chef d’orchestre plus subtil, modulant plusieurs systèmes simultanément :

« Le cannabidiol n’est pas une baguette magique, mais plutôt un régulateur délicat qui pourrait aider à rééquilibrer l’activité cérébrale sans les effets secondaires lourds des antipsychotiques classiques. »

Contrairement au THC (la molécule psychoactive du cannabis), le CBD ne produit pas d’effet planant. Il agit plutôt comme un modulateur du système endocannabinoïde, ce réseau de communication entre neurones qui influence l’humeur, la cognition et la perception. Une action plus douce, plus systémique, qui pourrait expliquer son profil d’efficacité différent.

Un espoir à manier avec précaution

Il serait tentant de voir dans le CBD une panacée, mais la science exige davantage qu’un coup de cœur. L’étude, bien que rigoureuse, porte sur un petit nombre de patients et une durée limitée. Comme le souligne le vidéaste : « C’est une hypothèse intéressante qu’il faut confirmer, pas question de traiter les gens dès maintenant avec ça. »

Autre mise en garde cruciale : ne pas confondre CBD et cannabis récréatif. « Le cannabis, c’est une horreur pour tout le monde », insiste-t-il avec force. La plante contient des centaines de composés aux effets parfois antagonistes, alors que la recherche travaille sur des molécules pures, dosées avec précision.

Les prochaines étapes ? Des essais à plus large échelle, sur des durées prolongées, pour cartographier précisément les bénéfices et limites du CBD. Mais aussi comprendre ses mécanismes d’action – cette « boîte noire » qui fascine les neuroscientifiques.

Vers une nouvelle approche thérapeutique ?

Si ces résultats se confirment, le CBD pourrait représenter une troisième voie entre les antipsychotiques traditionnels et les approches psychosociales. Une alternative pour les patients résistants aux traitements ou souffrant d’effets secondaires invalidants.

Mais au-delà de la molécule elle-même, c’est peut-être notre conception de la schizophrénie qui évolue. En explorant des voies non-dopaminergiques, la recherche suggère que ce trouble complexe nécessite des solutions tout aussi nuancées, où plusieurs approches pourraient se compléter.

Comme souvent en science, l’histoire ne fait que commencer. Le CBD n’est pas la clé magique qui ouvrira toutes les portes de la schizophrénie, mais il pourrait bien être l’une des pièces manquantes d’un puzzle thérapeutique encore incomplet. À suivre, donc, avec autant d’enthousiasme que de rigueur.

Référence scientifique

McGuire, P., Robson, P., Cubala, W. J., Vasile, D., Morrison, P. D., Barron, R., Taylor, A., & Wright, S. (2018). Cannabidiol (CBD) as an adjunctive therapy in schizophrenia: A multicenter randomized controlled trial. *The American Journal of Psychiatry, 175*(3), 225–231. https://doi.org/10.1176/appi.ajp.2017.17030325

Jean-Baptiste ALEXANIAN

Alexanian, J.-B. (2025). Le CANNABIDIOL prometteur dans la Schizophrenie ?. [Article de blog]. URL: https://www.youtube.com/watch?v=jV269I42cOA

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