La classification des maladies crée des malades imaginaires ? Le DSM et le complot BIGPHARMA !


La classification des maladies crée des malades imaginaires ? Le DSM et le complot BIGPHARMA !

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Le DSM, ce grimoire qui invente-t-il des malades ?

Imaginez un livre capable de transformer vos angoisses passagères en trouble anxieux généralisé, votre chagrin d’amour en dépression majeure, votre distraction en TDAH. Ce livre existe : c’est le DSM, la bible contestée de la psychiatrie moderne. À chaque nouvelle édition, ses critères s’élargissent comme un filet trop généreux qui capturerait dans ses mailles toujours plus d’âmes fragiles. Mais jusqu’où peut-on médicaliser l’existence sans créer de toutes pièces des malades imaginaires ?

L’inflation diagnostique : maladie réelle ou fantasme complotiste ?

Depuis sa première édition en 1952, le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders a vu son épaisseur tripler, engloutissant dans ses pages des comportements jadis considérés comme banals. Comme le notait ironiquement le psychiatre Allen Frances, principal rédacteur du DSM-IV :

« Nous avons médicalisé 40% de la population qui n’avait pas de problème mental grave »

Prenons le deuil, par exemple. Dans le DSM-IV, il fallait attendre deux mois après un décès pour diagnostiquer une dépression. Le DSM-5 a réduit ce délai à quinze jours. Simple raffinement scientifique ou porte ouverte à la surmédicalisation ? La frontière est ténue entre le normal et le pathologique, comme ces rivages mouvants que la marée redessine sans cesse.

Les fantômes dans la machine : BIGPHARMA et ses ombres

Derrière cette expansion diagnostique se profile une question plus troublante : celle des liens tissés entre les experts du DSM et l’industrie pharmaceutique. Une étude publiée dans Psychotherapy and Psychosomatics révèle que 57% des membres du panel du DSM-IV avaient des liens financiers avec des laboratoires – un chiffre qui atteignait 100% pour certains comités spécifiques.

Le mécanisme est subtil :

  • Un trouble est redéfini avec des critères plus larges
  • Le nombre de diagnostics explose
  • Le marché des psychotropes s’étend d’autant

Comme un horloger malicieux qui ajusterait le cadran de nos souffrances pour qu’elles coïncident toujours avec l’heure des pilules. Faut-il y voir un complot ? Probablement pas. Plutôt une convergence d’intérêts aussi naturelle que problématique, où la science se mêle insidieusement au commerce.

Le paradoxe du garde-fou : quand le DSM se contredit lui-même

Les défenseurs du manuel brandissent un argument massue : chaque diagnostic inclut un critère de « souffrance cliniquement significative ». En théorie, ce garde-fou empêcherait de pathologiser les variations normales de l’humeur. Mais dans la pratique, ce critère subjectif se révèle aussi poreux qu’une passoire.

Prenez le trouble oppositionnel avec provocation chez l’enfant. Qui décide où s’arrête le tempérament caractériel et où commence la pathologie ? Le DSM offre des listes de symptômes comme autant de cases à cocher, mais reste muet sur l’essentiel : la frontière mouvante entre le mal-être et la maladie.

Vers une écologie du diagnostic

Face à cette expansion diagnostique, certains praticiens plaident pour une approche plus sobre, plus humble. Comme ces botanistes qui reconnaissent qu’on ne peut classifier la forêt en étiquetant chaque arbre, ils suggèrent de :

  • Respecter le temps nécessaire à l’évaluation
  • Contextualiser les symptômes dans une histoire de vie
  • Résister à la tentation du diagnostic rapide

Car le risque ultime n’est pas tant de créer des malades imaginaires que d’oublier que derrière chaque étiquette diagnostique se cache une personne complexe, irréductible à une liste de critères. Comme l’écrivait Canguilhem :

« On ne tombe pas malade comme on se trompe de chemin »

Conclusion : Au-delà du miroir déformant

Le DSM n’est probablement pas le complot machiavélique que certains dénoncent, mais il n’est pas non plus le simple reflet neutre de la réalité clinique. Comme tout outil humain, il porte les marques de ses créateurs – leurs connaissances, mais aussi leurs angles morts et leurs intérêts.

Peut-être faudrait-il le considérer comme ces anciennes cartes géographiques où figuraient encore des zones d’ombre avec cette mention : « Hic sunt dracones » (Ici sont les dragons). Un avertissement précieux rappelant que toute classification reste une représentation partielle du territoire infini de l’esprit humain.

Référence scientifique

Potential Author(s). (2020). La classification des maladies crée des malades imaginaires ? Le DSM et le complot BIGPHARMA ! Titre du Journal, Volume(Numéro), Pages. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32736153/

*Note : L’URL fournie n’a pas permis de récupérer les détails complets (auteurs, titre du journal, etc.). Une vérification manuelle de la source est recommandée pour une citation APA7 exacte.*

Jean-Baptiste ALEXANIAN

Alexanian, J.-B. (2025). La classification des maladies crée des malades imaginaires ? Le DSM et le complot BIGPHARMA !. [Article de blog]. URL: https://www.youtube.com/watch?v=fW4AGm9GJz8

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