En finir avec les diagnostics de 💩…

L’art délicat du diagnostic : quand l’étiquette devient étouffante
Imaginez un botaniste classifiant toutes les plantes sous le même vocable : « choses vertes qui poussent ». Absurde ? Pourtant, c’est le sort réservé à certains troubles mentaux, noyés dans des catégories diagnostiques aussi vastes qu’imprécises. Dans l’univers clinique, ces diagnostics de 💩 – pour reprendre l’expression provocante du Dr Julger – pullulent, transformant la science en un jeu de devinettes aux conséquences bien réelles. Entre étiquetages hâtifs et critères flous, comment en sommes-nous arrivés à pathologiser l’hétérogénéité humaine ?
Le mirage des cases cliniques
Prenez le Disruptive Behavior Disorder, ce fourre-tout nosographique où coexistent des réalités aussi disparates qu’un enfant turbulent et un adulte aux tendances antisociales. Comme tenter de soigner une fracture et une calvitie avec le même remède : l’absurdité saute aux yeux.
« Chercher des points communs entre des choses qui n’en ont pas, c’est comme pêcher dans un aquarium vide »
, ironise notre psychiatre normand. La recherche s’épuise alors à traquer des mécanismes neurobiologiques fantômes, tandis que les patients se heurtent à des prises en charge inadaptées.
L’illusion de la précision
Derrière le vernis scientifique du DSM se cachent trois pièges majeurs :
- L’effet loupe : des symptômes banaux érigés en pathologie (l’enfant « trop » énergique devenant TDAH)
- Le biais du kaléidoscope : des causes multiples regroupées sous une même étiquette (trauma, génétique, environnement…)
- Le syndrome de la carte routière : confondre le territoire (la personne) avec sa représentation (le diagnostic)
Ces écrans de fumée diagnostique expliquent pourquoi certaines études butent sur ce que les chercheurs appellent pudiquement « le défi de l’hétérogénéité » – euphémisme pour désigner un système à bout de souffle.
La révolte des nuances
Contre cette pensée binaire (sain/malade), des voix s’élèvent pour réhabiliter la complexité. Car chaque trouble est un palimpseste où s’entremêlent :
- Des marqueurs biologiques (épigénétique, neuroanatomie…)
- Des facteurs psychosociaux (trajectoire de vie, environnement)
- Des constructions culturelles (normes sociales, représentations)
L’exemple des troubles du comportement illustre ce nécessaire décloisonnement : un adolescent agressif peut tout autant souffrir d’un dérèglement sérotoninergique que d’un trauma non résolu – ou simplement imiter des modèles familiaux. Comment espérer traiter efficacement sans cette lecture stratifiée ?
Vers une clinique des possibles
Si les diagnostics actuels ressemblent à des marteaux traitant chaque symptôme comme un clou, des alternatives émergent :
- Les approches dimensionnelles (HiTOP) qui quantifient les traits plutôt que les catégories
- Les modèles bio-psycho-sociaux intégrant les contextes de vie
- Les diagnostics dynamiques, évoluant avec le patient
Comme le rappelle Julger avec sa verve caractéristique :
« Un bon diagnostic devrait être une porte ouverte, pas une étiquette collée à la va-vite »
. Peut-être est-il temps de troquer nos vieilles lunettes nosographiques contre un kaléidoscope clinique, capable de saisir la mouvante beauté des psychés humaines.
Conclusion : diagnostiquer moins, comprendre mieux
La médecine a mis des siècles à abandonner la théorie des humeurs pour adopter une vision scientifique du corps. La psychiatrie se trouve aujourd’hui à un tournant similaire. Plutôt que d’empiler des critères diagnostiques comme des couches de vernis sur une réalité insaisissable, osons repenser radicalement notre approche. Après tout, comme le disait un vieux professeur de psychopathologie : « Le meilleur diagnostic est celui qui aide à vivre, pas celui qui enferme dans une case ». À méditer avant de prescrire la prochaine étiquette.
Référence scientifique
Auteur(s). (2020). En finir avec les diagnostics de 💩… [Ending 💩 diagnostics…]. *Titre du Journal*, *Volume*(Numéro), Pages. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32867523/
*Note : Les détails manquants (noms d’auteurs, titre exact du journal, volume, numéro, pages) n’ont pas pu être extraits de l’URL fournie. Une vérification manuelle est recommandée pour compléter la référence APA7.*