Même les patients souffrant de SCHIZOPHRENIE devraient arreter le TABAC!


Même les patients souffrant de SCHIZOPHRENIE devraient arreter le TABAC!

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La cigarette et la schizophrénie : un pacte empoisonné

Dans la pénombre d’une cour d’hôpital psychiatrique, la lueur orangée d’une cigarette dessine des arabesques dans l’air froid. Ce rituel familier, souvent toléré comme une « béquille » pour les patients schizophrènes, cache pourtant une vérité crue : chaque bouffée de fumée entame un peu plus leurs capacités cognitives déjà vulnérables. Longtemps, le corps médical a considéré le tabac comme un moindre mal, un plaisir simple à ne pas leur refuser. La science vient aujourd’hui pulvériser ce mythe dangereux.

Le paradoxe du fumeur schizophrène

Près de 80% des personnes atteintes de schizophrénie fument – un taux trois fois supérieur à la population générale. Ce chiffre interpellant a nourri l’hypothèse séduisante d’une automédication : la nicotine compenserait certains déficits neurochimiques. Pourtant, l’étude fondatrice de PD (2018) révèle l’amère réalité : loin d’être thérapeutique, le tabac agit comme un voile supplémentaire sur une conscience déjà brouillée.

« L’arrêt du tabac permet aux patients de retrouver jusqu’à 25% de leurs capacités cognitives initiales en quelques mois seulement »

Imaginez un ordinateur surchauffé, dont les ventilateurs tournent à plein régime pour dissiper la fumée qui obstrue ses circuits. C’est précisément ce combat que livre quotidiennement le cerveau d’un patient schizophrène fumeur. La nicotine, en se liant aux récepteurs cholinergiques, crée une illusion d’amélioration cognitive éphémère, suivie d’un effondrement encore plus profond.

L’étonnante renaissance cognitive

Des progrès mesurables

L’étude démontre des améliorations spectaculaires dans trois domaines clés :

  • La mémoire de travail : capacité à retenir et manipuler des informations
  • L’attention soutenue : filtre contre les stimuli parasites
  • Les fonctions exécutives : planification et organisation du quotidien

Ces progrès ne sont pas anecdotiques. Ils transforment concrètement la vie des patients : préparer un repas devient moins angoissant, suivre un traitement moins chaotique, maintenir une conversation moins épuisant. Comme un peintre retrouvant des couleurs oubliées, ils accèdent à des nuances de pensée qui leur étaient inaccessibles.

Un cercle vertueux

L’arrêt du tabac agit comme une pierre lancée dans l’eau calme – les cercles concentriques de ses bienfaits touchent tous les aspects de la vie :

  • Meilleure efficacité des médicaments (la fumée altère leur métabolisme)
  • Réduction du risque cardiovasculaire (particulièrement élevé dans cette population)
  • Augmentation de l’estime de soi et du sentiment de contrôle

Dépasser les résistances

Pourquoi alors cette réticence persistante à encourager le sevrage ? Trois idées reçues font obstacle :

1. « C’est leur seul plaisir » : Un argument paternaliste qui nie leur droit à une santé optimale. Personne ne suggérerait de laisser un diabétique se gaver de sucre sous prétexte que c’est sa « seule joie ».

2. « Ils ne sont pas capables d’arrêter » : Les données montrent pourtant des taux de réussite comparables à la population générale lorsqu’un accompagnement adapté est proposé.

3. « Cela va aggraver leurs symptômes » : Aucune étude sérieuse ne corrobore cette crainte. Au contraire, la clarté mentale retrouvée permet souvent une meilleure gestion des hallucinations.

Le véritable enjeu réside dans l’accompagnement. Ces patients nécessitent des programmes spécifiques, combinant :

  • Substituts nicotiniques à doses progressives
  • Thérapies cognitivo-comportementales adaptées
  • Suivi rapproché pendant les phases critiques

Une révolution empathique

Il est temps de tourner la page d’une psychiatrie résignée, qui considérait ses patients comme incapables de progresser. L’étude de PD (2018) s’inscrit dans ce mouvement humaniste qui voit dans chaque personne – quels que soient ses troubles – un potentiel de croissance et d’amélioration.

Arrêter de fumer pour un schizophrène, ce n’est pas renoncer à un plaisir, c’est retrouver le goût de penser. C’est échanger l’engourdissement toxique contre la vivacité retrouvée des idées. Dans ce combat, chaque bouffée non fumée est une victoire – non pas de la médecine sur la maladie, mais de l’individu sur ses limites.

La prochaine fois que vous verrez un patient psychiatrique allumer une cigarette, ne voyez plus un geste de réconfort, mais un feu qui consume ses dernières ressources cognitives. Et rappelez-vous : sous la cendre des préjugés, couve toujours la braise de l’espoir.

Référence scientifique

H., P. D. (2018). Cigarette smoking, cognitive performance, and severe mental illness: Quitting smoking really does seem to matter. *The American Journal of Psychiatry*. https://doi.org/10.1176/appi.ajp.2018.18060730

Jean-Baptiste ALEXANIAN

Alexanian, J.-B. (2025). Même les patients souffrant de SCHIZOPHRENIE devraient arreter le TABAC!. [Article de blog]. URL: https://www.youtube.com/watch?v=BEEec9PFPZs

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