#TDAH #METHYLPHENIDATE : Après deux ans, on arrete ou on poursuit le traitement? #RITALINE #QUASYM


#TDAH #METHYLPHENIDATE : Après deux ans, on arrete ou on poursuit le traitement? #RITALINE #QUASYM

Illustration pour #TDAH #METHYLPHENIDATE : Après deux ans, on arrete ou on poursuit le traitement? #RITALINE #QUASYM

Méthylphénidate et TDAH : L’heure des choix après deux ans de traitement

Imaginez un médicament comme une paire de lunettes pour l’esprit. On les ajuste, la vision s’éclaircit, le monde reprend ses contours nets. Mais que se passe-t-il si, après des années à les porter quotidiennement, on décide de les retirer ? Cette question épineuse se pose pour des milliers de patients sous méthylphénidate (Ritaline®, Quasym®) dans le cadre d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Après deux ans de traitement, faut-il persévérer ou tourner la page ? Une étude néerlandaise jette une lumière crue sur ce dilemme thérapeutique.

L’expérience cruciale : continuer ou arrêter ?

L’équipe du Dr Anne-Flore Matthijssen a conçu une méthodologie implacable pour trancher ce débat. Quatre-vingt-quatorze jeunes patients, habitués au méthylphénidate depuis au moins deux ans, ont été répartis en deux groupes : les uns poursuivant leur traitement, les autres passant à un placebo, le tout en double aveugle. Pendant sept semaines, les chercheurs ont scruté l’évolution des symptômes avec la rigueur d’un horloger surveillant ses mécanismes.

40% des patients ayant arrêté le traitement ont vu leur bien-être global se dégrader contre seulement 15% dans le groupe traitement continu

Les résultats frappent comme un coup de semonce : 62% des patients du groupe placebo ont connu une rechute clinique significative, contre seulement 15% sous méthylphénidate. Les échelles d’évaluation (ADHD-RS pour les symptômes, CGAS pour le fonctionnement global) dessinent une même trajectoire : la suspension du traitement ouvre grand les vannes aux vieux démons du TDAH.

Au-delà des symptômes : une question de qualité de vie

L’étude révèle surtout une vérité trop souvent négligée : le TDAH n’est pas qu’une collection de symptômes à cocher sur une checklist médicale. C’est un tsunami qui submerge tous les aspects de l’existence. Les chercheurs ont mesuré l’impact sur ce qu’ils nomment pudiquement le « bien-être global » – cette fragile alchimie entre estime de soi, relations sociales et sentiment d’efficacité personnelle.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • Détérioration du fonctionnement global : +40% dans le groupe arrêt vs 15% sous traitement
  • Aggravation des symptômes principaux : différence significative dès la 3ème semaine
  • Effets secondaires : stables et modérés dans les deux groupes

Comme un arbre dont on couperait soudain les racines, l’organisme privé de méthylphénidate après une longue exposition semble perdre son équilibre acquis. La métaphore est imparfaite – le médicament ne crée pas de dépendance physique – mais l’image rend compte de cette vulnérabilité retrouvée.

Le piège de la normalité apparente

Certains parents et médecins succombent à un raisonnement fallacieux : « Puisqu’il va mieux, pourquoi continuer ? » L’étude Matthijssen démonte cette illusion. Le méthylphénidate agit comme un catalyseur invisible – son efficacité se mesure justement à ce qu’il rend possible : attention soutenue, impulsivité maîtrisée, pensée organisée. Cesser le traitement, c’est risquer de retirer les fondations d’un édifice qui semblait solide.

Pourtant, l’équipe nuance : « Ces résultats ne signifient pas qu’un traitement doive être poursuivi à vie chez tous les patients. » La clé réside dans l’évaluation individualisée. Certains profils – notamment ceux avec des symptômes résiduels ou des comorbidités – tirent un bénéfice manifeste de la continuation. Pour d’autres, un sevrage progressif sous surveillance peut s’envisager.

Conclusion : Une décision à pas mesurés

L’étude néerlandaise dessine ainsi une voie médiane entre deux écueils : l’arrêt systématique après une durée arbitraire et la prescription aveugle sans réévaluation. Le méthylphénidate, comme tout traitement au long cours, exige un dialogue constant entre patient, famille et soignants. Ses effets ne se limitent pas à la sphère cognitive – ils influent sur tout l’écosystème personnel.

Peut-être faut-il voir le TDAH comme ces rivières souterraines qui creusent leur lit en secret. Le traitement ne les assèche pas, mais permet de naviguer à leur surface sans subir leurs caprices. Après deux ans, l’interrogation n’est donc pas tant « continuer ou arrêter ? » que « comment ajuster la voile pour ce voyage qui dure toute une vie ? ».

Référence scientifique

Matthijssen, A., Dietrich, A., Bierens, M., Deters, R., Loo-Neus, G., Hoofdakker, B., Buitelaar, J., & Hoekstra, P. (2019). Continued benefits of methylphenidate in ADHD after 2 years in clinical practice: A randomized placebo-controlled discontinuation study. *American Journal of Psychiatry, 176*(9), 754–762. https://doi.org/10.1176/appi.ajp.2019.18111296

Jean-Baptiste ALEXANIAN

Alexanian, J.-B. (2025). #TDAH #METHYLPHENIDATE : Après deux ans, on arrete ou on poursuit le traitement? #RITALINE #QUASYM. [Article de blog]. URL: https://www.youtube.com/watch?v=zM60l7Wd-KY

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