RE Confinement…


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Illustration pour RE Confinement…

RE Confinement : quand les murs se referment sur nos fragilités

Le deuxième confinement s’abat comme un couperet. Dans ce théâtre de l’absurde où les certitudes vacillent, une voix normande nous souffle une vérité crue : « Vous n’y pouvez rien ». Cette phrase, à la fois libération et constat d’impuissance, résonne comme un leitmotiv des temps pandémiques. Mais derrière cette apparente résignation se cache une réalité bien plus complexe, révélée par les études scientifiques : le confinement n’est pas qu’une parenèse sanitaire, c’est un séisme psychosocial aux répliques inégales.

L’épidémie parallèle : quand l’âme s’effiloche

Les chiffres tombent, implacables. Aux États-Unis, les cas de dépression ont doublé pendant le premier confinement. L’OMS nous rappelle que cette maladie est déjà la première cause d’invalidité mondiale. Nous avons déclenché sans le vouloir une pandémie de l’esprit, invisible mais dévastatrice.

« La dépression, pendant le premier épisode de confinement, a été multipliée par deux. Pour information. D’accord ? Selon l’OMS, la dépression, c’est la maladie qui crée le plus d’invalidité au monde. »

Les jeunes, ces oubliés des statistiques mortuaires, paient un tribut disproportionné. Leur santé mentale se fissure comme un glacier en été, sous le poids de l’isolement et d’un avenir incertain. Les femmes, souvent en première ligne dans la gestion du foyer, voient leurs angoisses se multiplier comme des cellules cancéreuses. Quant aux précaires, leur détresse psychique s’ajoute à leur vulnérabilité économique, créant un cocktail explosif.

Le grand fossé : comment le virus a creusé les inégalités

Le confinement agit comme un révélateur photographique des fractures sociales. L’étude « RE Confinement… » montre que les populations défavorisées subissent une double peine :

  • Des conditions de logement souvent inadaptées à l’enfermement
  • Un accès réduit aux soins, y compris psychologiques
  • Des difficultés économiques exacerbées
  • Une exposition professionnelle plus forte au virus

Ces inégalités ne sont pas des lignes abstraites sur des graphiques. Ce sont des murs qui séparent concrètement les destins. Comme le souligne notre normand pragmatique : « Agissez en fonction de ce que vous pouvez vraiment faire ». Mais comment agir quand on vit à cinq dans un deux-pièces ? Quand le télétravail est un luxe inaccessible ?

L’urgence oubliée : ces soins qu’on ne reporte pas

Le message est clair, presque urgentiste : « Ne retardez pas les soins ». Pendant le premier confinement, la peur a fait plus de dégâts que le virus lui-même. Des patients ont évité les hôpitaux, transformant des pathologies curables en drames irréversibles.

Notre médecin imaginaire nous rappelle l’essentiel :

« Allez voir votre docteur si ça ne va pas, si ça vous stresse. Si vous n’êtes pas bien, allez voir votre médecin traitant. Demandez-lui conseil. Ne retardez pas les soins, qu’ils soient physiques, psychiques, psychologiques, neurobiologiques… »

Ce plaidoyer pour la continuité des soins résonne comme un antidote à la psychose collective. Car le vrai danger n’est pas seulement le virus, c’est aussi la paralysie qu’il induit dans notre système de santé global.

Vers une épidémiologie humaniste

Les données scientifiques le confirment : nous avons besoin d’une approche plus nuancée des crises sanitaires. Une approche qui pèserait :

  • Les vies sauvées du COVID
  • Les vies perdues à cause des retards de soins
  • Les années de vie en bonne santé sacrifiées
  • Les dégâts psychologiques collatéraux

Comme le suggère notre interlocuteur avec une ironie mordante : « Peut-être qu’il faudrait pondérer les mesures que l’on prend avec les conséquences, y compris psychiatriques. » Cette pondération, c’est précisément ce que réclament les chercheurs en santé publique.

Conclusion : l’art de naviguer entre les vagues

Face à cette deuxième vague qui s’annonce plus meurtrière selon certaines prophéties officielles, restons des naufragés lucides. Appliquons les gestes barrières, certes, mais surtout :

  • Protégeons notre santé mentale comme un trésor fragile
  • Maintenons le lien avec nos proches, ces bouées de sauvetage
  • Consultons sans tarder dès que le corps ou l’esprit flanche
  • Filtrons le flux anxiogène des informations

Car comme le dit si bien notre philosophe normand : « Ce que vous ne pouvez pas faire, laissez tomber, en fait. » Une sagesse pratique pour traverser la tempête sans sombrer. Après tout, l’essentiel n’est-il pas de garder la tête hors de l’eau jusqu’à ce que le déluge passe ?

Référence scientifique

Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). (2020). *RE Confinement : santé mentale, inégalités sociales et effets du confinement*. Ministère des Solidarités et de la Santé. https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dd67.pdf

Jean-Baptiste ALEXANIAN

Alexanian, J.-B. (2025). RE Confinement…. [Article de blog]. URL: https://www.youtube.com/watch?v=KDJ6NO1_CPg

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