Contrôler ses émotions? Mémoire de travail ? Comment faire ? Avec Cecile Jarleton


Contrôler ses émotions? Mémoire de travail ? Comment faire ? Avec Cecile Jarleton

Illustration pour Contrôler ses émotions? Mémoire de travail ? Comment faire ? Avec Cecile Jarleton

L’art secret de dompter ses émotions : quand la mémoire devient un allié

Imaginez-vous marchant en montagne lorsqu’un chien imposant surgit sur le sentier. Votre cœur s’emballe, vos paumes deviennent moites. Dans ce moment critique, votre main cherche instinctivement celle d’un proche. Ce geste apparemment simple cache en réalité un mécanisme fascinant où mémoire et émotion s’entrelacent. C’est ce ballet cognitif que Cécile Jarleton, doctorante en psychologie, nous invite à décrypter.

La régulation émotionnelle : un orchestre à plusieurs instruments

Nos émotions ressemblent à une partition musicale complexe où chaque instrument – corps, pensée, comportement – contribue à la symphonie intérieure. La régulation émotionnelle, nous explique Cécile Jarleton, c’est l’art de diriger cet orchestre. « C’est la combinaison de processus cognitifs, comportementaux et physiologiques que nous mettons en œuvre pour moduler nos émotions », précise-t-elle.

Comme un chef d’orchestre expérimenté, nous disposons de cinq grandes familles de stratégies :

  • La sélection de situation : éviter ou affronter les contextes chargés émotionnellement
  • La modification de situation : transformer activement l’environnement émotionnel
  • La réorientation attentionnelle : ce réflexe ancestral de détourner le regard ou de se boucher les oreilles

Mémoire de travail : le chef d’orchestre méconnu

Mais où se niche la mémoire dans cette mécanique émotionnelle ? La recherche récente révèle que notre mémoire de travail – cette capacité à garder et manipuler des informations à court terme – joue un rôle crucial. Imaginez-la comme une scène mentale limitée où se joue en permanence un théâtre intime entre raison et émotion.

« Les individus dotés d’une mémoire de travail plus importante réussissent mieux à moduler leurs émotions, notamment grâce à la réévaluation cognitive », soulignent les études.

Lorsque le chien surgit dans notre exemple montagnard, la mémoire de travail permet de maintenir à l’esprit que « ce patou est dressé pour protéger les troupeaux » tout en inhibant la réaction de panique. C’est cette capacité à jongler avec plusieurs pensées simultanément qui fait toute la différence.

L’astuce neuropsychologique derrière le réflexe de la main

Revenons à notre randonneur anxieux. Pourquoi ce simple contact manuel agit-il comme un régulateur émotionnel ? La réponse réside dans un subtil transfert de charge cognitive :

1. Le toucher active des circuits sensoriels qui « allègent » la mémoire de travail
2. Cette libération de ressources permet de mieux gérer l’émotion
3. Le cerveau peut alors réévaluer la situation plutôt que de céder à la peur

Ce mécanisme explique pourquoi tant de stratégies de régulation émotionnelle – respiration profonde, manipulation d’objets – passent par le corps. Elles opèrent comme des décharges cognitives, libérant de l’espace mental pour le contrôle émotionnel.

Entraîner son mental comme un muscle

La bonne nouvelle ? Cette mémoire de travail se travaille. Les paradigmes expérimentaux comme le test « n-back » (où l’on doit se souvenir d’items apparus plusieurs étapes auparavant) montrent que l’entraînement cognitif peut renforcer nos capacités de régulation.

Quelques pistes concrètes :

  • Pratiquer des jeux de mémoire engageant plusieurs canaux sensoriels
  • S’entraîner à maintenir en tête plusieurs interprétations d’une même situation
  • Utiliser des ancrages physiques (comme le serrement de main) lors de stress aigu

Ces techniques ouvrent des perspectives prometteuses, notamment dans la prise en charge des troubles anxieux où la mémoire de travail est souvent saturée par des pensées intrusives.

Vers une nouvelle intelligence émotionnelle

Comme le rappelle Cécile Jarleton, nous sommes des « êtres humains suréquipés ». Notre défi n’est pas d’éteindre nos émotions, mais d’apprendre à naviguer dans leurs flux complexes. En comprenant le rôle clé de la mémoire de travail, nous découvrons que chaque geste apparemment simple – comme serrer une main rassurante – cache une neuropsychologie sophistiquée.

Peut-être la sagesse émotionnelle ultime réside-t-elle dans cette prise de conscience : contrôler ses émotions, c’est d’abord apprendre à gérer son attention et sa mémoire. Une leçon précieuse, à méditer lors de votre prochaine rencontre avec un patou… ou avec vous-même.

Référence scientifique

Jarleton, C. (Année). Contrôler ses émotions ? Mémoire de travail ? Comment faire ? Titre du Journal, Volume(Numéro), Pages. DOI ou URL.

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Jean-Baptiste ALEXANIAN

Alexanian, J.-B. (2025). Contrôler ses émotions? Mémoire de travail ? Comment faire ? Avec Cecile Jarleton. [Article de blog]. URL: https://www.youtube.com/watch?v=YzEggXFrS4I

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